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Regard sur les arts de la scène autochtones sur le territoire connu sous le nom Canada

février 9, 20229 février 2022

le numéro
Arts autochtones : Ressources pour imaginer, réfléchir et travailler dans une démarche de décolonisation
éditeur

Couleurs primaires / Primary Colours

Auteur.e.s

Sara Roque, France Trépanier, Denise Bolduc, Chris Creighton-Kelly et Richael Laking

Lien direct
https://www.primary-colours.ca/projects/134-part-1-indigenous-arts-training-and-infrastructure

Ancré dans des efforts de recherche comprenant « d’importants documents historiques, deux bibliographies, des entrevues approfondies avec douze professionnels chevronnés du milieu théâtral autochtone, ainsi qu’un sondage », ce rapport donne un aperçu de la création des arts de la scène autochtones « sur le territoire connu sous le nom Canada ». Les auteur.e.s précisent que « ce document provient des communautés artistiques autochtones et y est principalement destiné ». À ce titre, l’objectif est de « documenter ce qui doit être fait pour faire prospérer le théâtre autochtone sur ces terres maintenant appelées Canada ».

Comme « point de départ », le rapport indique que « les arts de la scène autochtones souffrent d’un manque de financement, de ressources et d’appréciation ». Mais il va bien au-delà en offrant quatre « prérequis pour comprendre la situation actuelle des arts de la scène autochtones » :

  • Visions du monde autochtones : « Toutes les pratiques artistiques autochtones sont différentes en raison de ce qui existait avant et des changements provoqués par l’histoire coloniale… On retrouve presque toujours un lien – direct ou indirect – avec la terre… On ne soulignera jamais assez l’importance des connaissances autochtones – qui prennent aussi naissance sur la terre – à l’égard des arts de la scène autochtones contemporains. »
  • Communautés autochtones : On constate une grande différence entre les peuples autochtones et leurs pratiques artistiques : « de nombreuses pratiques artistiques proviennent de sources variées inhérentes aux protocoles des différentes Premières Nations ». Les arts de la scène font partie des efforts colossaux entrepris à l’heure actuelle pour renouveler et raviver les langues autochtones, dont bon nombre ont été masquées ou effacées par « le génocide culturel dû au colonialisme sur le territoire maintenant appelé Canada ».
  • Espaces autochtones : « De façon générale, les organismes artistiques autochtones se trouvent en situations précaires… La majeure partie de cet écosystème artistique est fragile et tributaire de décisions bureaucratiques. » Et, bien que des « institutions culturelles existantes aient intégré des “sections autochtones” au sein de leurs structures », ces sections sont parfois « sous-financées, incomprises et ignorées. De plus, elles sont parfois mal accueillies au sein de l’institution [et risquent d’être] éliminées à tout moment ».
  • Autodétermination autochtone : « L’autodétermination est complexe, propre à chaque contexte et essentielle à la compréhension de la suite des choses… Imaginer des concepts comme la “réconciliation” ne mène nulle part si on ne place pas l’autodétermination au cœur de la démarche… décoloniser les arts signifie de remettre en question les hypothèses coloniales et de recommencer sur des bases différentes plutôt que de rafistoler des modèles eurocentriques ». Le rapport plaide en faveur de la « participation de la communauté autochtone dans chaque aspect du système artistique canadien, [notamment] pour convenir de la définition de l’art; des critères d’admissibilité pour les demandes de financement en arts; des jurys d’organismes artistiques; de la définition du statut d’artiste professionnel; de la définition d’un lieu sanctionné; de la différence entre un programme accrédité et d’autres formes de formation et d’enseignement; et des mesures de réussite ». « En intégrant les visions du monde et les valeurs autochtones, la nouvelle voie mènera naturellement à une nouvelle destination. »

Le rapport insiste sur le fait que « la pratique des arts de la scène autochtones sur le territoire maintenant appelé Canada est différente [des pratiques artistiques des colonisateurs]. Il ne s’agit pas d’une différence de degré, mais bien de nature. Le cercle ne peut pas entrer dans le petit carré des formes théâtrales et des méthodes de création dérivées d’Europe. »

Le rapport souligne le fait que « les diverses Premières Nations ont des connaissances différentes, des histoires différentes et des traditions culturelles différentes », ce qui mène invariablement à des différences sur le plan de la création et des pratiques liées aux arts de la scène. Certaines sont « fondées sur leur communauté, leurs terres ou leur savoir traditionnel, alors que d’autres aspirent à une pratique professionnelle et contemporaine ».

Le rapport conclut avec huit « suggestions de mesures concrètes… pour aller de l’avant vers des initiatives réelles qui changeront les conditions pour la création des arts autochtones » :

  • Une évaluation des besoins
  • Une vision de la culture et des arts autochtones
  • L’évolution de l’infrastructure
  • Les tournées
  • Les formations
  • L’histoire des arts de la scène autochtones
  • Les commentaires critiques
  • La sensibilisation du grand public

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