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L’art et le monde émergent

(Art and the World After This)

mars 2, 20222 mars 2022

le numéro
Les arts et les transformations postpandémiques : Regard sur les artistes, les arts et les changements au sein de la société
éditeur

Metcalf Foundation

Auteur.e.s

David Maggs

Lien direct
https://metcalffoundation.com/publication/art-and-the-world-after-this/

Ce rapport qualitatif se consacre à deux questions principales : « Comment le monde peut-il bénéficier de la relation entre l’art et la société, à l’heure actuelle? et Que devons-nous faire, en tant que secteur, pour répondre à ce besoin? »

Le rapport tire l’importante conclusion que le secteur des arts est affecté par quatre éléments perturbateurs : « la perturbation des activités, causée par la COVID-19; la perturbation de la société, émergeant de la montée de l’agitation sociale; la perturbation de l’industrie, basée sur la révolution numérique; et la perturbation du monde, ayant pris racine dans la crise environnementale ». David Maggs présente des aspects concernant chacune de ces perturbations « afin de glaner à partir de ces événements une série d’implications interreliées pour l’art et le monde émergent » :

  • « La perturbation des activités a démontré la vulnérabilité de notre lien avec le public, vu les réseaux numériques qui relient un monde évoluant rapidement sans nous.
  • La perturbation de la société nous a démontré l’insuffisance des concessions marginales envers la diversité, nous incitant à ne plus nous contenter de simplement faire la paix avec les différences, mais de tirer plutôt parti de leurs avantages.
  • La perturbation de l’industrie a réduit la viabilité des marchés traditionnels depuis des dizaines d’années, faisant en sorte que nous soyons tenus de trouver une viabilité au cœur de liens plus explicites entre l’art, la créativité et l’innovation. »
  • En ce qui a trait à la perturbation du monde, l’art devrait « pousser la société à mieux intégrer les idées subjectives (le sens, les croyances, l’identité, la valeur) », en particulier dans un contexte environnemental.

L’auteur estime que, « comme nous sommes accaparés par les divers niveaux de perturbation, notre seule option est de nous ouvrir davantage à une relation plus appliquée et redevable à l’égard de la société ». Il plaide en faveur de la « transition d’un paradigme de “production et présentation” vers un paradigme alimenté par l’innovation ». Les artistes – encore enclins à faire de l’art et « à travailler avec l’esthétique » – « se spécialiseraient dans l’identification des opportunités artistiques dans nos mondes et des méthodes par lesquelles nous les abordons de façon significative ». L’auteur décrit cette démarche comme une « esthétisation du monde », plutôt qu’une « instrumentalisation de l’art ». Ainsi, les arts pourraient « se trouver une nouvelle tâche sacrée » pour générer un sens, en aidant tous les humains à donner un sens à la réalité. Grâce à ce travail, les arts pourraient à la fois « répondre proactivement à nos propres problèmes et… contribuer de façon importante aux défis du monde en général ».

Pour aider à comprendre et chercher des solutions (tant dans les arts qu’au-delà), l’auteur propose l’économie de complexité comme un « paradigme d’innovation caractérisé par l’intégration des perturbations auxquelles nous sommes exposés et conçu pour répondre aux défis qu’elles engendrent ».

Pour les arts, David Maggs soutient que :

  • L’unique proposition de valeur de l’art implique l’ouverture à de nouvelles perceptions et le dévoilement de « possibilités d’être », « non seulement par son pouvoir d’expression, mais aussi par son pouvoir d’attention… L’art permet d’être témoin de la vie à l’aide de façons qui transgressent la rationalité reçue d’un monde donné ». De plus, « si l’essence des arts est ancrée dans des pouvoirs composés d’attention et d’expression, alors la priorité esthétique – les moyens grâce auxquels elle intègre ces pouvoirs – repose au cœur de sa capacité sociale ».
  • « Nous devons adopter une approche solide et fortement intégrée, fondée sur les systèmes, dans laquelle les connaissances et l’optimisation peuvent croître efficacement et où la croissance des organismes individuels est secondaire à la résilience du secteur et au dynamisme de la relation entre l’art et la société, plus largement ».
  • « Apprendre par nous-mêmes et apprendre les uns des autres [devraient] devenir les priorités absolues du secteur. »

L’auteur conclut que, si nous adhérons à des changements majeurs dans les points de vue et les approches – « plutôt que de se percevoir nous-mêmes comme un secteur artistique malchanceux qui mise sur le financement public pour assurer sa survie à court terme, même si ce n’est pas viable – nous nous tournions vers une forme d’optimisme audacieux, en envisageant une relation entre l’art et la société qui collaborent avec une vigueur, une ampleur et une nécessité sans précédent dans un monde postpandémique ».

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