Enquête nationale sur les répercussions dans le secteur culturel : rapport sur les organismes
le numéro
Les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les artséditeur
Consortium de 30 organismes de service aux arts
Auteur.e.s
PRA Inc.
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https://oc.ca/fr/enquete-nationale-repercussions-secteur-culturel/Ce sondage a reçu des réponses de 728 organismes culturels en novembre 2020. Une marge d’erreur ne peut être estimée en raison de la méthode non aléatoire de l’enquête. Dans l’échantillon de l’enquête, il y a probablement une sous-représentation des organismes du Québec et de la Colombie-Britannique et une surreprésentation des organismes de l’Ontario et de l’Alberta. Le rapport fait noter que « les données n’ont pas été modifiées pour évaluer la représentativité [des organismes] qui ont répondu au sondage. »
Les organismes répondants représentent diverses disciplines artistiques, les proportions les plus élevées ayant des activités dans les domaines de la musique (52 %), du théâtre (39 %), de la diffusion (33 %) et de la danse (32 %). La plupart sont des organismes à but non lucratif (69 %, dont 46 % sont des organismes caritatifs), tandis que 8 % sont des entreprises à but lucratif et 5 % sont gérés par une municipalité.
La plupart des organismes culturels interrogés (72 %) ont réalisé une programmation sous quelque forme au cours des trois mois précédant l’enquête (c’est-à-dire entre août et octobre 2020). Les organismes se répartissent entre ceux qui ont réalisé une programmation uniquement numérique (35 %), ceux qui ont réalisé une programmation uniquement en personne (10 %) et ceux qui ont eu recours aux deux méthodes (27 %).
Les organismes répondants ont dit avoir été confrontés à plusieurs obstacles au cours des trois mois précédant l’enquête, dont la « réglementation gouvernementale en matière de santé publique » (option sélectionnée par 70 % des organismes répondants), « l’incertitude quant aux mesures gouvernementales, notamment en vue d’une planification efficace » (67 %), le « stress ou l’épuisement professionnel du personnel » (64 %), les « contraintes financières » (55 %), les « fluctuations de la demande concernant les services » (49 %) et le « manque de ressources ou de capacités pour s’adapter à la situation actuelle » (48 %).
La pandémie a eu un impact majeur sur les organismes en ce qui a trait au télétravail. Par rapport aux 22 % des organismes répondants qui avaient du personnel qui travaillait à domicile avant la pandémie, 65 % en ont aujourd’hui, et 42 % prévoient de continuer à en avoir après la suppression des consignes relatives à la distanciation physique.
La pandémie a entraîné une augmentation importante des niveaux de stress et d’anxiété. En novembre 2020, 31 % des organismes ont fait état de niveaux de stress et d’anxiété très élevés, contre seulement 3 % avant la pandémie.
En ce qui concerne le « passage à une programmation et à des pratiques numériques », l’enquête révèle que :
- 82 % des organismes répondants ont « l’intention d’examiner [des] possibilités [numériques] ou les examinent déjà »
- 65 % sont d’accord que les possibilités numériques représentent « un élément nécessaire de [leur] pratique ou de [leurs] activités »
- 54 % croient que la programmation numérique fera avancer la pratique de leur art
- 50 % ont « les connaissances requises pour passer au numérique »
En ce qui concerne le financement ou le soutien des organismes publics au cours des trois années précédentes (soit de 2018 à 2020), le financement municipal était la source de financement la plus courante (66 %), suivi des conseils des arts provinciaux (56 %), du Conseil des arts du Canada (49 %) et du ministère du Patrimoine canadien (48 %). Environ un organisme répondant sur neuf (11 %) n’a reçu aucun financement ni de soutien public pendant cette période.
Interrogés quant aux soutiens liés à la pandémie, 55 % des organismes répondants ont indiqué qu’ils avaient accédé ou avaient l’intention d’accéder au Fonds d’urgence pour soutenir les organismes chargés de la culture, du patrimoine et du sport, 51 % avaient accédé ou avaient l’intention d’accéder à la Subvention salariale d’urgence du Canada et 35 % avaient accédé ou avaient l’intention d’accéder au Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes. Seulement 12 % d’entre eux avaient accédé ou avaient l’intention d’accéder à la Subvention d’urgence du Canada pour le loyer commercial.
Les résultats de l’enquête montrent que l’incertitude quant à l’avenir est un sentiment répandu dans le secteur culturel canadien. Lorsqu’on leur demande si leur organisme « risque fortement de devoir fermer définitivement ou de cesser ses activités en raison de la COVID-19 », 34 % des organismes répondants indiquent qu’ils « évaluent toujours la situation ». Parmi les organismes répondants, 1 % s’attendent à devoir fermer dans les six prochains mois, tandis que 2 % ont déjà fermé leurs portes ou sont sur le point de fermer. Dans une autre question, 16 % des organismes étaient en désaccord avec l’affirmation selon laquelle leur « organisme est prêt financièrement à faire face à une deuxième vague de COVID-19 » (qui n’avait pas encore eu lieu en novembre 2020).
Au cours des trois mois suivant l’enquête, 45 % des organismes répondants s’attendaient à devoir réduire le nombre d’artistes engagés, alors que seulement 16 % d’entre eux s’attendaient à embaucher plus d’artistes. De même, 40 % des organismes interrogés prévoyaient diminuer le nombre d’employés pour les productions, les événements et les expositions, alors que seulement 11 % d’entre eux prévoyaient une augmentation de l’embauche dans ces domaines.
Deux questions ont été posées aux organismes répondants au sujet de leur niveau d’optimisme en vue de la reprise du secteur culturel suite aux répercussions de la COVID-19, l’une concernant la capacité de leur propre organisme à se rétablir et l’autre concernant la capacité du secteur culturel dans son ensemble à se rétablir. Deux tiers des organismes répondants (67 %) étaient optimistes quant à la capacité de leur propre organisme à se rétablir, tandis que seulement 42 % d’entre eux étaient optimistes quant à la capacité du secteur des arts et de la culture du Canada dans son ensemble à se rétablir.